Anatole

Anatole

Entresort sans paroles / en déambulation / entre-spectacles

Note d’intention

Après ces 5 années de tournée avec Anatole et en prévision des années à venir, je réécris ici la note d’intention de ce spectacle.
Cet entresort ambulant repose essentiellement sur la présence unique d’Anatole. Je l’ai joué dans des espaces extrêmement différents, des contextes très divers, et ce que je pourrai en retenir, après toutes ces expériences, c’est que ce personnage crée à chaque fois une forte surprise, un attachement soudain et immédiat pour les humains qui se trouvent là.

Anatole. Il est là. Dans l’espace public. En silence. Avec sa pancarte
« Anatole, réparateur de cœurs ». Avant, il y avait les cireurs de chaussures ou les vitriers ambulants. Maintenant il y a Anatole, réparateur de coeurs.

Dedans il y a une femme. Mais ça, personne ne le sait. Comme un secret à ne pas dévoiler. Pour que la magie opère. Tous se demandent par où voit l’humain qui est à l’intérieur. Et puis, ils en oublient l’humain dedans. Ils en oublient même que c’est une marionnette. Anatole, c’est un personnage vivant à part entière. Avec sa bosse et sa bonhomie de papier, sa modestie et son silence, c’est la tendresse qui est réveillée. Ou parfois la peur et l’inquiétante étrangeté. Anatole, il frôle le personnage de foire ou de cirque, un freaks tendre et surprenant. Celui qui viendrait à l’entracte bricoler les palpitants des badauds amusés. Non loin des baraques foraines et de la femme à barbe.
Par les temps qui courent, voilà bien une belle et vaste mission pour cet ouvrier de l’amour ! Aujourd’hui, ici et là, notre humanité est à aimer et à préserver ! Les cœurs brisés, les cœurs déçus, les cœurs abandonnés, les cœurs meurtris, les cœurs serrés, les cœurs malades, les cœurs fermés. Chacun d’entre nous, qu’il soit vieux ou qu’il soit jeune, pauvre ou riche, femme ou homme, a quelque part un morceau de cœur à réparer. Prendre soin de soi et de l’autre, prendre soin ensemble de ce qui nous relie, avec poésie et humour.

Delphine Kleynjans, juin 2022

Consulter le dossier artistique

Note de mise en scène

J’ai imaginé « Anatole, réparateur de cœurs » comme la déambulation d’un personnage atypique dans tous les contextes possibles. Un close-up à la vue de tous. Un entresort ambulant dans l’espace public.

C’est bien au-delà d’un spectacle que le public attendrait, assis ou debout près à le suivre. Anatole surgit là où on ne l’attend pas. Ou si on l’attend, il faut savoir qu’il ne restera pas longtemps à la même place. Chaque réparation ne dure qu’une poignée de minutes. Même dans le hall d’un théâtre ou d’un cinéma, dans la salle d’un café ou dans les gradins d’un chapiteau, dans un hôpital ou une maison de retraite, il trouvera toujours à se déplacer. C’est avant tout un personnage qui traverse les espaces à la rencontre de cœurs à réparer. Il se glisse dans les moments de vide, dans les trous d’une programmation, entre les spectacles, dans les files d’attente ou quand les spectateurs deviennent badauds, et prennent une pause à la buvette.
C’est un entresort qui vient aux spectateurs, une « baraque foraine » qui se déplace.

Anatole, il ne parle pas. Mais il s’adresse à tous. Il trimbale sa caisse à outils et sa pancarte. Et là où il y a rencontre, il s’arrête et fait son travail : réparer les cœurs. Avec son bleu et sa casquette, son petit air
« franchouillard », il pourrait ressembler à nos oncles bricoleurs ou à nos mécanos du coin de la rue.

C’est une déambulation qui trouve sa place autant dans les grands festivals que sur les marchés ou les places de village. En France ou à l’étranger. Il n’y a rien de spectaculaire dans son intervention. Mais chaque réparation est unique, comme toute vraie rencontre. Dans sa caisse à outils, il a rassemblé le nécessaire pour ses opérations à coeur ouvert. La présence de ce modeste personnage arrive à créer une bulle de poésie et de tendresse au milieu d’une foule ou sur le bout d’un banc.

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